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lundi 10 octobre 2016

La bataille du réseau (1)

Historiquement, la maitrise du réseau électrique a toujours été le paramètre le plus important pour le contrôle de la production d'électricité. Les besoins en capital pour déployer un réseau sont s très important mais génère un monopole fort profitable.


L'électricité a apporté au capitalisme la réalisation d'un de ses plus grands fantasmes: faire travailler les gens la nuit, permettant ainsi de rentabiliser deux fois plus vite le capital. Travailler toujours dit la chanson. Le pétrole lampant éclairait mal mais Thomas Edison rendit possible le travail de nuit en inventant le filament et l'éclairage qui n'explosa pas, qui n'empoissonnait pas tout le monde comme les becs de gaz...
Pour transmettre de la force, du mouvement, il existait à Paris des réseaux d'air comprimé mais les pertes étaient lourdes et le réseau très cher. Puis l'électricité arriva.

Reste que les réseaux d'éclairage à gaz existaient et les propriétaires en avaient fait une affaire fort rentable dont le capital investit était important. Ils firent de la résistance, tuèrent dans l’œuf la naissance de réseaux électriques et une fois compris la large supériorité technique de l'électricité sur l'éclairage au  gaz et l'air comprimée. Une fois les vieux réseaux amortis, ils se lancèrent dans les réseaux électriques.

Certes depuis 1880  un certain JP Morgan lança un système d'éclairage électrique qui desservit le quartier de Wall Steet mais à Paris en 1896, il n'y avait que 9250 abonnés à l'électricité contre 350 000 au gaz. En 1894, Tesla inventa le moteur alternatif et l'alternateur.


La force électrique pouvait conquérir le monde et transforma les usines en améliorant la productivité, permettant de s’éloigner des rivières et des mines de charbon.

Les réseaux électriques furent d'abord locaux puis régionaux ensuite nationaux dans une logique de concentration capitaliste. Les banquiers prêtaient l'argent, on construisait des lignes à haute tension et les consommateurs remboursaient. Comme une banque a besoin que tous ces déposants ne viennent pas réclamer leur argent en même temps, les gestionnaires de réseaux électriques compte que l'utilisateur ne réclame pas tous en même temps sa puissance souscrite. Plus une banque est grosse plus, plus c'est statistiquement le cas. Pour les gestionnaires de réseau électriques aussi plus ils sont gros, plus ils sont équilibrés....

La gestion des réseaux était en France dans les années 20 privée. Les normes étaient multiples, le voltage différent, les tarifs très variables, d'une société à l'autre. Surtout les villes étant les endroits où le réseau est le plus rentable, où la production augmentait le plus vite, les villes furent les lieux principaux d'investissements des capitalistes. La norme était un moyen de défense de protection d'une société contre l'autre. Heureux comme Vinci propriétaire d'autoroutes levant le droit de passage sur des terrains publics, de nombreuses sociétés exerçaient un juteux monopole local sur l'électricité fort chère.

Face à cette anarchie, le sous investissement, le délaissement des campagnes, les abus notoires des compagnies, la colère de la population envers les compagnies était répandu. En 36 la nationalisation échoue de justesse mais en 1946 fut créé un seul un seul acteur EDF: électricité de France qui appartenait à l'état. La distribution de l'électricité  revenant à EDF, le transport de l’électricité sur de grandes distances devient à la fois techniquement et économiquement possibles.

L'unification des normes, la péréquation, le tarifs unique, l'électrification des campagnes furent décidés. Les villes allaient payés pour les campagnes, la métropole pour les colonies, les utilisateurs installées pour les nouveaux. Le doit à l’électricité, inscrit dans la notion de service public. Peut importait le lieu, le raccordement devait avoir lieu. Entre 1945 et 1975 le raccordement de tous les oubliés de l'électricité fut réalisé. On rend hommage à la féee électrique comme à Savines le Lac...
 


En 1945, l'électricité était produite par des barrages et du charbon, grosso modo, hydraulique au sud et charbon au nord. Après guerre fut appliquée la politique des grands barrages décidée en 1938 mais ajournée par la guerre. Le charbon fut abandonné pour le fioul peu cher. Le fioul est simple à extraire, des machines le font, le charbon nécessite de la main d’œuvre qui à le tort d'être communiste. Les grandes grèves du charbon de 48 finirent de décider le gouvernement de liquider le charbon. Mais à la fin des années 60, il ne restait que peu d'endroits disponibles pour les barrages. Le fioul était à 100 % importé. De l'éclairage et l'alimentation du poste de radio, l’électricité passe après guerre à l'alimentation de tout l'électroménager, moulinex devant libérer la femme... D'un agrandissement du réseau , nous passions à son renforcement, du 110 au 220 V.

En 1974 avec un président en soins palliatifs, fut décidé que le fioul serait remplacé par le nucléaire. Le calcul était simple: on empruntait à l'étranger la somme pour les construire, le remboursement des emprunts étaient payés par la non importation du fioul dont le prix explosait. Les entreprises comme Creusot Loire et Empain, à cours de grands travaux depuis la fin des barrages voyaient 20 ans de carnets de commandes pleins. Leur liaison avec le gouvernement est flagrante (Giscard& Creusot Loire). Les banquiers eurent de copieusement commission sur ce projet qui mobilisa des sommes pharamineuses jusqu' à 5 % de la richesse nationale.
Mais si un barrage ou une centrale a charbon ou fioul se régule simplement, une centrale nucléaire produit toute l'année...hors la consommation électrique des ménages varie, en effet la société du 24 /24 et 7/7 n'est pas encore imposé totalement, beaucoup gens même maintenant ils dorment parfois la nuit. La loi d'un doublement des consommations tous les 10 ans qui était le cas depuis 1945 , commençait fin 70 a montrer sa fin... Marcel Boiteux, président d'EDF (actuellement membre de Fédération Environnement Durable sic le lobby anti-éolien), Marcel a une idée: faire de la chaleur, du chauffage et de l'eau chaude avec le surplus électrique. Marcel voit loin et connais les leviers de l'état. D'un EDF au service de la France on passe à l'inverse. Nous sommes on peut le dire dans un système électrique Boiteux du nom de son initiateur... L'idée centrale est d'utiliser l'électrique pour faire de la chaleur: plaque chauffante électrique, eau chaude électrique, chauffage par convecteurs ou planchers chauffants.


L’inconvénient est que cela génère des pointes sur le réseau, tout le monde utilise son chauffage quand il fait froid.La mutualisation du réseau est moindre.

Pour cela il faut développer un réseau électrique nationale beaucoup plus gros, cela coute cher, mais l'avantage pour les utilisateurs de ce chauffage est que le cout du réseau est mutualisé avec le système public.


L'avantage pour EDF est de lui permettre d'écouler son surplus nocturne d'électricité qui serait perdu en chauffant une quantité de de cumulus et de dalles chauffantes à accumulation, et le meilleur éclairage nocturne du monde. Tous les leviers sont bons, raccordement plus rapides aux promoteurs faisant du tout électriques, lobbying auprès des artisans avec promotelec le label qu'il vous faut, distribution auprès des élus avant élection de candélabres d'éclairage public), ect....Pas un pays au monde ne fait autant de chauffage électrique à part le Canada et l'Islande très pourvus en énergies renouvelables...

Pour le réseau les conséquences sont énormes, il faut renforcer le réseau de manière très importantes. De plus si les centrales à fioul pouvaient être de petites tailles et bien réparties sur le territoire, les centrales nucléaires sont sur un petit nombre de site, vingtaine, le long des grands fleuves ou prés des mers. Cette contrainte impliques de grandes lignes de transports très hautes tension. Cela ne génère que peu de pertes de réseau (2.6 % de l’électricité produite en transport et 4 % en distribution), mais 100 000 poteaux électriques voient le jour.

Deux régions sont épargnés par les centrales nucléaires: la cote d'azur (trop touristique) et la Bretagne qui refuse implantation d'une centrale. Elles seront des péninsules électriques reliés avec de grandes lignes.
Les DOM TOM sont la France et l'on décide d'appliquer dans le système dit Boiteux les mêmes règles tarifaires aux iles. Le soucis est que l'électricité est fait au fioul. Peu importe, on fera du chauffage électrique de nuit sur fioul en Corse, comme si les iles étaient fournies aux nucléaires, on invente le Air-Nucléaire qui est à l’électricité ce que la Air guitare est à la guitare. Vendre 10 c€ comme actuellement de l'électricité produite à 30 c€ la nuit coute, cher, une taxe est créé appelée CSPE pour contribution sociale public de l'électricité. 1.6 milliards d'euros payés par tous va a cet incohérence, elle fiancera à partir des années 2000 les énergies renouvelables dans des conditions sociales trés discutables. Mais une révolution économiques attend le système français, il est vient de Bruxelles... Une autre révolution pointe son nez, cette fois ci elle est technique....
A suivre.

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