Archives du blog

mercredi 7 février 2018

Nucléaire: la Criirad dénonce des "anomalies" dans la surveillance des aliments

Nucléaire: la Criirad dénonce des "anomalies" dans la surveillance des aliments

 


 La Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad) a pointé mercredi des "anomalies préoccupantes" dans la surveillance de la contamination des denrées d'origine animale produites en France.
   
  Dans un courrier adressé à la Direction Générale de l'Alimentation (DGAL), l'association créée à Valence au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, juge "bien trop élevés" les seuils utilisés pour décider des suites à donner en cas de détection de produits radioactifs artificiels dans les aliments.
   
 Ces seuils, qui reviennent selon elle à accorder "un permis de polluer" aux installations nucléaires, figurent dans une instruction technique de la DGAL, adressée le 16 janvier aux Directions départementales de la protection des populations (DDPP) et aux Directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt. "Mais le problème remonte au moins à 2015", estime la Criirad.

lundi 5 février 2018

La centrâle de Tri-Cas-Craint !

Un petit ajout perso:

LE livret ici: http://du-goudron-et-des-plumes.fr/

Nucléaire : le livre qui met à mal la sûreté des centrales françaises


EXCLUSIF - Le JDD publie en avant-première des extraits de Nucléaire, danger immédiat, un livre d'enquête qui conteste le dogme de la sûreté et de la rentabilité des centrales françaises. Au premier rang des préoccupations : l'état alarmant de plusieurs cuves, qui renferment le cœur des réacteurs.



"Ça y est, nous y sommes. Aux quarante ans. D'ici à 2028, 48 réacteurs [sur 58 en service en France] - ceux du palier de 900 MW et une partie des réacteurs de 1.300 MW - vont atteindre cet âge canonique. Depuis le milieu des années 2000, en raison de ses difficultés financières qui l'empêchent d'investir dans de nouveaux moyens de production, EDF demande, réclame, impose même, que l'ensemble de ses centrales nucléaires soient autorisées à fonctionner au-delà des quarante ans, et prolongées de vingt ans.


[…] [Parmi les éléments qui vont] déterminer la prolongation ou l'arrêt des cuves : ont-elles des malfaçons, d'origine ou apparues avec le temps, qui compromettent la sûreté? C'est l'un des plus grands secrets de l'industrie nucléaire en France. [...] Selon EDF, 10 cuves en exploitation ont des fissures qui datent de leur fabrication.

Un séisme à Tricastin pouvait aller vers "un accident de type Fukushima"


[...] Tricastin, avec son réacteur 1, est la pire centrale du pays. Ce réacteur cumule tous les problèmes : défauts sous revêtement, absence de marge à la rupture, et dépassement des prévisions de fragilisation à quarante ans! Sans oublier le risque d'inondation catastrophique en cas de séisme, comme l'a relevé en septembre 2017 l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a arrêté d'office le fonctionnement des quatre réacteurs de la centrale en attendant qu'EDF fasse, enfin, les travaux de renforcement de la digue du canal de Donzère-Mondragon. La centrale est en contrebas du canal, à 6 m en dessous du plan d'eau. Pierre-Franck Chevet, le président de l'ASN, nous a confié 'qu'en cas de séisme fort on pourrait aller vers une situation, avec quatre réacteurs simultanés en fusion, qui ressemble potentiellement à un accident de type Fukushima. EDF a trouvé l'arrêt immédiat de la centrale pour réaliser ces travaux injustifié, moi je le trouve justifié.'"

Nucléaire, danger immédiat. Thierry Gadault et Hugues Demeude, Flammarion, 286 p., 21 euros. À paraître mercredi 7 février.



Nucléaire : un séisme près de la centrale du Tricastin pourrait causer "un accident de type Fukushima", selon les auteurs d'une enquête


"Le Journal du dimanche" publie des extraits du livre de Thierry Gadault et Hugues Demeude, "Nucléaire, danger immédiat".

La France est-elle menacée par son parc nucléaire ? Oui, selon Thierry Gadault et Hugues Demeude, les auteurs du livre Nucléaire, danger immédiat. Le Journal du dimanche, daté du 4 février, a publié des extraits de cet ouvrage qui tire la sonnette d'alarme.


Pour les deux enquêteurs, la centrale du Tricastin (Drôme), "avec son réacteur 1, est la pire centrale du pays". "Ce réacteur cumule tous les problèmes : défauts sous revêtement, absence de marge à la rupture et dépassement des prévisions de fragilisation à quarante ans", énumèrent-ils.

Une centrale à 6 mètres en dessous du plan d'eau


Ils affirment également que le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) leur a dit "'qu'en cas de séisme fort, on pourrait aller vers une situation, avec quatre réacteurs simultanés en fusion, qui ressemble potentiellement à un accident de type Fukushima (Japon)"


Un risque que n'ignore pas EDF. Fin septembre, l'opérateur a mis provisoirement à l'arrêt les quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin. Cette opération, qui a duré deux mois, a lieu "le temps de renforcer une courte portion de la digue située au nord de la centrale, en bordure du canal de Donzère-Mondragon". Objectif : être en mesure de faire face à un éventuel risque sismique. En effet, "la centrale est en contrebas du canal, à 6 m en dessous du plan d'eau", rappellent Thierry Gadault et Hugues Demeude.


CIGéo PAPERS: la poubelle de Bure !

CIGéo Papers, pourquoi cette expression ?
A vous de juger les "fuites" qui suivent.
Nous venons d'apprendre d'une source sûre, que des salariés de l'ANDRA remettent en cause la faisabilité de CIGéo.
Ils déclarent que les modèles mathématiques qu'on leur demande de produire ne peuvent pas démontrer que CIGéo n'aura pas d'impact sur l'homme et l'environnement sur une durée de 100 000 ans, voir 1 million d’années.
Ils avouent que la démonstration de sûreté n'est pas une démonstration mathématique mais un agencement cohérent de savoirs, un « faisceau d'arguments » donnant une représentation rassurante de l'évolution du stockage.
Le document que nous nous sommes procuré est authentique. On pourrait même le qualifier de certifié.
Le présent communiqué liste point par point les écrits et les dires de plusieurs équipes de salariés de l'ANDRA qui travaillent sur le projet CIgéo.
Il comprend 2 parties :
# - Les points clés
# - La liste détaillée des 38 points, à découvrir sur ce lien.
# - Les points clés
Les salariés de plusieurs équipes de l'Andra ont dit et écrit :
En ce qui concerne l'INVENTAIRE,
a1 -  « Il y a tout de même des trucs merdiques là-dedans ! » avoue un participant lors d'une réunion.
a2 - On demande à ces salariés de tout faire pour que la première tranche de Cigéo soit aussi peu problématique que possible.
a3 - "Les colis, ce ne sont pas des cadeaux !", crient les salariés qui n'ont aucune confiance dans les déclarations des producteurs de déchets. Ils font face aux mêmes problèmes que ceux des centres de stockage champenois de SOULAINES et de MORVILLIERS.
a4 - Pour plus de la moitié des déchets destinés au stockage, les salariés estiment que les connaissances du contenu des colis dont ils disposent sont mauvaises ou nulles. Ils sont même obligés de construire un inventaire par "analogie". Ils sont amenés à constituer des inventaires "enveloppes" (c'est à dire des inventaires dont l'impact radiologique est potentiellement le plus important) pour s'en sortir. - "Sinon, c'est faire un stockage pour stocker n'importe quoi." Ils savent que l'application arbitraire de "facteurs de marge de 2 ou de 10" risque de "faire peur". - Les salariés parlent de méfiance, d'hésitation et de tâtonnement.
a5 - Ils savent qu'un stockage "lowcost" ne permet pas d'y mettre tous les types de déchets.
En ce qui concerne les CALCULS et les INCERTITUDES
b1 - Un processus de revue, appelé Revue Finale des Modèles et des Données (RFMD) a été mis en place pour préparer la rédaction du dossier de demande de construction de Cigéo. On lit que quelques unes de ces réunions ont été interdites à une catégorie de salariés de l'ANDRA.
b2 - Les ingénieurs écrivent qu'il est formellement impossible d'assurer que les caractéristiques des ouvrages correspondront exactement aux exigences fixées pour leur conception. CIGéo n'est donc pas techniquement réalisable.
b3 - Un salarié déclare : " Il y a un travail de "toilettage" et de "wording" (ré-écriture) des documents à faire pour mieux expliciter certaines incertitudes. Il faudra les "highlighter" (surligner). Ils pourraient en effet être « mal interprétés » par un contre-expert comme Bertrand Thuillier, et pourraient avoir un effet dévastateur."
b4 - Pour minimiser les incertitudes, les salariés de l'ANDRA ont inventé la catégorie des incertitudes dites sans importance, comme :
- la longueur des alvéoles, leur inclinaison, leur position.
- l'émission et l'écoulement des gaz, la très faible perméabilité de l'argilite qui rend son étude expérimentale délicate - sa non homogénéité - les EDZ (Excavated Dammaged Zone - les zones endommagées par le creusement) - les scellements - la pression à l'intérieur des alvéoles HA.
b5 - Pour les salariés, il est impossible de garantir quoi que ce soit.
b6 - "On a été un peu light dans les docs, volontairement. Si l'IRSN est tatillon là-dessus, sur leur instruction, on est limite !" a déclaré un membre de la Direction de la maîtrise des risques.
b7 - La discrétion et l'omission sont envisagées comme solution pour gérer l'incertitude.
b8 - A propos de la dissolution des verres des colis HA : « Dans les passages d'un état à un autre où on doit donner un temps, c'est là que les emmerdes commencent. Est-ce qu'on a donné des temps à l'ASN ? » remarque un participant.
b9 - "On va trouver « tout Mendeleïev » dans les bétons !" déclare un chef de service de la direction de la R&D.
En ce qui concerne les SCENARII d'évolution du stockage
c1 - "Construire un scénario, c'est raconter une histoire !"
c2 - "Dans le « worst case » (pire cas) étudié en 2005, l'impact radiologique calculé était proche de la limite réglementaire. Je crains qu'avec les hypothèses fixées lors de la RFMD, les impacts calculés dépassent la dose maximale autorisée", déclare le directeur adjoint de la R&D. "Oh non ! Ça se négocie ce worst case !" répond la directrice adjointe de maîtrise des risques.
c3 - Quid de l'hypothèse d'une glaciation ? Une glaciation qui, gelant le sol, bloquerait la migration des radionucléides, puis les relâcherait rapidement lorsque la température augmenterait, et entraînerait une contamination supérieure à la limite autorisée, de la population revenant vivre dans cette zone après la période glaciaire.
c4 - « Si c'est limite dans les arguments, on fait qu'il saute ! », déclare alors un membre de la revue, suggérant d'abandonner ce scénario hypothétique, s'il s'avère trop critique.
A propos de la DEMONSTRATION DE SURETE
d1 - L'étude de la revue RFMD montre que la démonstration de sûreté est avant tout un exercice dont la conclusion est connue, et détermine en partie le choix des hypothèses retenues.
d2 - Prévoir précisément l'état du stockage dans plusieurs milliers d'années est scientifiquement impossible.
d3 - Aujourd'hui le calcul d'impact n'est plus qu'un élément parmi un "faisceau d'arguments."
d4 - Les salariés reconnaissent qu'il n'y aura jamais de démonstration de la sûreté d'un projet de stockage et, à partir des années 2000, l'impossibilité scientifique d'apporter une preuve de la sûreté d'un stockage.
d5 - Sur une période d'un million d'années, il est impossible d'assurer l'exhaustivité des éléments qui peuvent influer sur la migration des radionucléides.
d6 - La démonstration de sûreté de Cigéo ne s'apprécie pas en fonction de sa justesse, mais en fonction de sa capacité à convaincre ses évaluateurs.
d7 - Les échanges entre les salariés de l'Agence et leurs évaluateurs, avant la publication des dossiers, ont permis, permettent et permettront d'anticiper leurs attentes.
Voilà, ce sont les points principaux.
Une première question vient alors immédiatement à l'esprit : est-ce une erreur d'encadrement de ces salariés, une erreur du service communication de l'ANDRA, ou bien est-ce une fuite organisée par des salariés "responsables", qui en auraient marre de mentir et qui alertent ?
Une seconde question suit : le départ de responsables comme Marie-Claude DUPUIS, Directrice générale, et comme Fabrice BOISSIER, Directeur de la maîtrise des risques, en septembre et novembre 2014, ne serait-il pas un refus, tout à leur honneur, de cautionner un crime contre l'humanité ?
Nous présentons sur ces 20 pages
la liste détaillées des 38 points principaux.
A venir le Dossier sur le rôle ambigu de la CNE (Commission nationale d’évaluation) dans la création de CIGéo.
Merci aux journalistes qui feront leur travail.
Merci à chacun des autres destinataires de faire circuler cette information dans leurs réseaux.
Par ailleurs, vous trouverez une quantité d'informations complémentaires sur le site villesurterre.com, notamment :
- Nicolas HULOT : CIgéo, je dis NON !
- la vidéo argumentaire contre CIGéo de 28 minutes, issue de la rencontre avec la Directrice de cabinet de Nicolas HULOT.
- le cahier d'acteur n°97 du débat public CIGéo de 2013 (qui a été censuré par la CNDP)
- le Dossier CIGéo Papers, à suivre
Michel GUERITTE
Un citoyen qui ne fait que son devoir.
06 71 06 81 17

lundi 29 janvier 2018

Le radon, le gaz radioactif, ennemi de l’intérieur

Le radon, le gaz radioactif, ennemi de l’intérieur


Francoise Mesle, membre de l’association « UFC Que Choisir », présente un détecteur de gaz radon le 18 janvier 2018 à Rezé
© AFP JEAN-FRANCOIS MONIER

Rezé (AFP) – Inodore et incolore, le radon provoque jusqu’à 3.000 morts par an en France. Ce gaz radioactif, deuxième cause de cancer du poumon, reste pourtant méconnu du grand public, malgré plusieurs campagnes d’information locales.

Une quarantaine de personnes sont réunies ce jeudi soir de janvier dans une petite salle éclairée au néon de Rezé, dans l’agglomération nantaise.

A l’entrée, chacun s’est vu remettre un kit avec un dosimètre, à peine plus gros qu’une pièce de deux euros. Le petit appareil en plastique noir devra être installé pendant deux mois dans leur logement avant d’être analysé en laboratoire. Objectif: connaître son exposition au radon, un gaz radioactif qui émane du sol par la décomposition de l’uranium présent dans les roches granitiques ou volcaniques.

« On se prémunit d’autant mieux d’un risque qu’on le connaît parfaitement », explique Jean-Pierre Sarrazin, de l’association UFC Que Choisir. « Vous pouvez manger vos radis sans soucis », ajoute-t-il à l’adresse d’une femme qui lui demande si le radon peut contaminer les légumes de son potager.

Yves Judic, 64 ans, qui habite Saint-Herblain, est lui venu en espérant être rassuré, un peu moins de deux ans après la mort de son épouse d’un cancer du poumon. « C’est un problème qui me trotte dans la tête depuis », raconte-t-il. « Ma femme fumait, mais pas tant que ça, et j’ai une grosse cheminée en granit chez moi ».

L’UFC Que Choisir organise ce genre de réunions d’information quatre fois par an environ en Loire-Atlantique. Dans ce département, 80% des communes ont un « fort » potentiel radon, en raison du sous-sol granitique.

A Rezé, l’adjoint au maire est venu prononcer quelques mots d’introduction. Mais, d’habitude, « les élus sont réticents, ça ne leur plaît pas forcément de dire que leur commune est en risque fort. Et ils croient qu’on va faire passer des messages anxiogènes », explique Gérard Allard, vice-président de l’UFC Que Choisir locale.

Le radon, classé cancérogène certain depuis 1987, s’immisce par les fissures de la chape de béton et atteint des niveaux de concentration très élevés si la maison n’est pas aérée, expliquent les intervenants.

« Être dans une zone émissive ne signifie pas que votre maison aura du radon », précise Jean-Pierre Sarrazin. Parfois, une meilleure aération peut suffire à régler le problème.

Encore faut-il en avoir conscience. Car la plupart des gens ignorent jusqu’à l’existence même du radon. Selon l’Observatoire régional de la santé, 58% des habitants des Pays de la Loire n’en avaient jamais entendu parler en 2015, une région où une des (rares) campagnes de sensibilisation a été menée récemment.

Le gaz est pourtant largement présent dans l’Hexagone : en Bretagne, Pays de la Loire et Normandie, dans le massif central, les Pyrénées, une partie des Alpes, les Vosges ou en Corse, Guyane et en Nouvelle-Calédonie.

Parmi les collectivités en pointe sur le sujet, la ville de Nantes distribue gratuitement depuis 2007 des dosimètres à 70 habitants environ chaque hiver, une « démarche très volontaire » saluée par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

La mairie a aussi fait des relevés dans les écoles publiques et engagé des travaux lorsque les niveaux de radon étaient trop élevés, alors que la réglementation ne l’y obligeait pas.

A Concarneau (Finistère), 5.000 dosimètres ont été distribués à la population en 2013. Des actions similaires sont menées en Franche-Comté et en Haute-Vienne en collaboration avec l’IRSN (Institut de Radioprotection et de sûreté nucléaire).

Mais la plupart du temps, le radon ne fait parler de lui que lorsqu’une école est évacuée en raison d’un taux anormalement élevé, comme en Haute-Vienne en 2015 ou l’an dernier dans les Hautes-Alpes.

« Tout le monde a déjà vu des campagnes pour la prévention routière, alors que la prévention pour le radon… », relevait ainsi Sophie Eglizaud, ingénieure d’étude à l’Agence régionale de santé (ARS), lors de la réunion de Rezé.

Selon la dernière étude publiée, le radon causerait entre 1.200 et 3.000 morts par an France. En comparaison en 2016, 3.477 personnes sont mortes dans un accident de la route.

© AFP

mercredi 17 janvier 2018

La France construit du thermique sans débat et la Chine fait du renouvelables !

Guyane : le projet Prométhée de centrale électrique hybride ne fera pas l'objet d'un débat public

Le projet Prométhée de centrale électrique hybride en Guyane ne fera pas l'objet d'un débat public, a décidé la Commission nationale du débat public (CNDP), le 10 janvier 2018. Le projet fera l'objet d'une concertation préalable sous l'égide de l'ancien préfet Philippe Marland. Le coût total estimé du projet, de l'ordre de 500 millions d'euros, ainsi que "l'importance des enjeux sociaux et économiques du projet, et de ses impacts sur l'environnement et l'aménagement du territoire", justifient la décision de la CNDP.
Pour rappel, la concertation préalable est la nouvelle procédure simplifiée destinée à assurer l'information et la participation du public à l'élaboration de certaines décisions susceptibles d'avoir une incidence sur l'environnement. Elle est créée par l'ordonnance réformant la participation du public d'aout 2016 qui clôt la réforme du dialogue environnemental initiée en novembre 2014 par le Président de la République suite à la mort d'un manifestant au barrage de Sivens.
Une centrale thermique de 110 MW et 10 MW de solaire
Le projet Prométhée prévoit la construction d'une centrale thermique d'une puissance de 120 mégawatts (MW) fonctionnant au fioul léger convertible au gaz naturel, associée à une centrale photovoltaïque de 10 MW. Cette centrale hybride, doit remplacée la centrale thermique de Dégrad des Cannes, qui devra être mise définitivement à l'arrêt le 31 décembre 2023. Elle assurera l'alimentation électrique de la frange littorale de la Guyane.
Ce projet a été validé dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie de Guyane, adoptée le 30 mars 2017. Il est porté par EDF Production électrique insulaire et a fait l'objet d'un arrêté d'autorisation d'exploiter en juin 2017. "Sa localisation a été choisie par l'Assemblée territoriale de Guyane, parmi plusieurs sites", explique la CNDP.

 

 

 

Renouvelables : les installations photovoltaïques chinoises dopent les investissements mondiaux

L'année 2017 a été marquée par des investissements chinois records dans les installations photovoltaïques. Quelque 160 GW de renouvelables ont été installés dans le monde, dont 53 pour le seul solaire chinois.
En 2017, le boom du solaire en Chine occulte les autres évolutions du marché mondial des renouvelables. A lui seul, l'Empire du Milieu a investi 86,5 milliards de dollars dans de nouvelles installations photovoltaïques, soit légèrement plus de la moitié des investissements mondiaux dans le secteur, révèle le bilan des investissements 2017 dans les renouvelables publié par Bloomberg New Energy Finance (BNEF) ce mardi 16 janvier.
Cet investissement massif a permis aux montants investis de repartir à la hausse : ils ont atteint 333,5 milliards de dollars, en hausse de 3% par rapport au cru 2016 qui avait été marqué par une baisse de 18% (287,5 milliards de dollars). Ces montants se rapprochent du record de 360,3 milliards de dollars enregistré en 2015. "Le total de 2017 est d'autant plus remarquable si l'on considère que les coûts d'investissement de la technologie dominante, l'énergie solaire, continuent de baisser fortement", explique Bloomberg, précisant que "les installation photovoltaïques industrielles étaient environ 25% moins chers par mégawatt l'année dernière qu'ils ne l'étaient deux ans plus tôt".
En 2017, les nouvelles installations renouvelables (hors grands projets hydrauliques) ont atteint 160 gigawatts (GW), contre 126,5 GW en 2016 et 119 GW en 2015.
La Chine dépasse largement les anticipations
Sur l'année écoulée, les investissements chinois dans le photovoltaïque ont bondi de 58%, à 86,5 milliards de dollars. Au total, les Chinois ont installé quelque 53 GW de solaire sur l'année écoulé, contre 30 GW l'année précédente. Cela représente environ 20 GW de plus qu'anticipé par Bloomberg. "En dépit d'un fardeau croissant de subventions et d'une réduction de la puissance, les régulateurs chinois, sous la pression de l'industrie, ont tardé à freiner la construction de grands projets", explique le cabinet expert en politique énergétique. En outre, la baisse du coût de l'énergie solaire a conduit de nombreux acteurs à déployer des installations plus petites sur les toits et dans les parcs industriels. "Les grands consommateurs d'énergie en Chine installent maintenant des panneaux solaires pour répondre à leur propre demande, avec une prime minimale."
Bien sûr, les chiffres chinois ont un impact sur l'investissement mondial dans le solaire. Celui-ci a atteint 160,8 milliards de dollars (soit 48% de l'ensemble des investissements mondiaux dans les renouvelables), en hausse de 18% sur un an. Bloomberg note aussi qu'en 2017 deux projet géant de 1,5 GW et 0,8 GW ont été lancé aux Emirats Arabes Unis, pour des montants respectifs de 899 millions de dollars et 968 millions de dollars.
Du côté de l'éolien, les investissements se sont élevés à 107,2 milliards de dollars, en baisse de 12%. Toutefois, pondère Bloomberg, "des projets records ont été financés à la fois sur terre et en mer" : un projet de 2 GW aux Etats-Unis (pour 2,9 milliards de dollars, hors raccordement au réseau) et un projet de 1,4 GW au Royaume-Uni (pour 4,8 milliards de dollars). A cela s'ajoutent treize projets éoliens offshore financés en Chine, pour une capacité totale de 3,7 GW et une facture estimée à 10,8 milliards de dollars.
Les technologies énergétiques intelligentes constituent le troisième grand secteur d'investissement. Les compteurs intelligents, le stockage énergétique, les réseaux intelligents, l'efficacité, ou encore les véhicules électriques ont réuni 48,8 milliards de dollars d'investissement, en hausse de 7%.
Les investissements français résistent
Compte tenu des 132 milliards de dollars investis dans les renouvelables en 2017, la Chine est hors des portée de autres pays. Elle est suivie des Etats-Unis qui ont consacré 56,9 milliards de dollars aux renouvelables. Cela représente une hausse des investissements de 1% sur un an, "malgré le ton moins favorable aux énergies renouvelables adopté par l'administration Trump", note Bloomberg.
L'Australie et le Mexique se démarquent avec des bonds de 150% (à 9 milliards de dollars) et 516% (à 6,5 milliards de dollars) de leurs investissements. Ces progressions sont essentiellement dues à de grands projets éoliens et photovoltaïques. A l'opposé, le Japon a vu ses investissements diminuer de 16% (à 23,4 milliards de dollars), tandis que l'Allemagne recule de 26% (14,6 milliards de dollars) et le Royaume-Uni de 56,5% (10,3 milliards de dollars). "L'Europe dans son ensemble a investi 57,4 milliards de dollars, en baisse de 26% d'une année sur l'autre", ajoute Bloomberg, précisant que ce recul est dû au changement de politique de soutien public. Dans ce contexte, les investissements en France se portent plutôt bien, avec une hausse de 1% à 5 milliards de dollars.

samedi 9 décembre 2017

Huile de palme dans les carburants

Source : les Amis de la Terre     (6/12/2017)

http://www.amisdelaterre.org/Huile-de-palme-dans-les-carburants-la-filiere-commence-a-bouger.html

Huile de palme dans les carburants : la filière commence à bouger
Montreuil, le 6 décembre – Suite à une campagne d’interpellation des Amis de la Terre, les distributeurs commencent à prendre position pour demander l’interdiction de l’huile de palme dans les carburants. La pression repose désormais sur le gouvernement





Aujourd’hui, près de 75% de l’huile de palme consommée en France [1] est incorporée comme agrocarburant dans le gazole que nous trouvons tous les jours à la pompe. Une situation intenable face à laquelle les distributeurs commencent à réagir, comme l’explique Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes pour les Amis de la Terre France : « Nous avons interpellé l’ensemble des distributeurs pour les alerter sur la situation. Après Leclerc et Systèmes U, Intermarché vient de s’engager à réduire puis éliminer l’huile de palme dans ses carburants d’ici 2020. D’autres distributeurs comme Carrefour demandent au gouvernement de peser sur les négociations en cours à Bruxelles pour faire interdire à l’ensemble des acteurs l’utilisation d’huile de palme dans les carburants ».

Le 30 novembre, c’est même l’Alliance Française pour l’Huile de Palme Durable qui a exprimé son souhait que l’huile de palme ne puisse plus être utilisée comme carburant [2]. Plusieurs études ont permis de montrer que l’huile de palme, principal moteur de la déforestation en Asie du Sud-Est, est le pire des « biocarburants » : chaque litre, issu le plus souvent de monocultures, a un impact trois fois plus négatif pour le climat que le gazole fossile [3].

Ces déclarations interviennent suite à une campagne de mobilisation lancée par les Amis de la Terre. Depuis le 30 octobre, ce sont près d’une vingtaine d’actions directes non-violentes visant les distributeurs qui ont lieu partout en France en partenariat avec ANV-COP21 et Alternatiba.

A Bruxelles, le Parlement Européen et les États membres ont ouvert les débats sur la révision de la directive énergie renouvelable. L’enjeu est d’en finir avec le soutien aux agrocarburants de première génération en général, et à l’huile de palme en particulier. Un débat brûlant alors que Total est en train de construire dans le Sud de la France, à La Mède, une « bioraffinerie » géante qui, à elle seule, pourrait doubler les importations françaises d’huile de palme [4].

Sylvain Angerand conclut : « Nicolas Hulot s’est engagé, au nom du gouvernement, dans le Plan Climat à fermer les vannes à huile de palme dans les carburants. Depuis, et sous la pression de Total et des pays producteurs, cet engagement est régulièrement édulcoré. Le Conseil de l’Énergie du 18 décembre pourrait être décisif et nous attendons que le gouvernement passe de la parole aux actes ».

En savoir +
[1] D’après http://agriculture.gouv.fr/durabilite-de-lhuile-de-palme-et-des-autres-huiles-vegetales

mercredi 6 décembre 2017

Boire ou skier ?

https://www.bastamag.net/Boire-ou-skier-faudra-t-il-bientot-choisir

hangement climatique

Boire de l’eau ou skier, faudra-t-il bientôt choisir ?

par

  • Dans les Alpes et les Pyrénées, les premières stations de ski ouvrent leurs pistes. Face à la hausse des températures et à la baisse de l’enneigement, les stations croient avoir trouvé la parade, avec la généralisation des canons à neige. Problème : les quantités d’eau nécessaires pour produire la neige artificielle sont considérables, menaçant les réserves locales en eau potable. Ce qui n’empêche pas les régions alpines de consacrer des millions d’euros de subventions à ces équipements. Alors que les glaciers fondent et que l’eau se raréfie, l’enneigement artificiel est-il vraiment une priorité collective ? Enquête.
    Si certains ont su tirer profit du changement climatique en montagne, ce sont bien eux : les canons à neige. Les conséquences de nos émissions de gaz à effet de serre se font chaque année un peu plus sentir sur le manteau blanc qui recouvre les massifs. Les chiffres sont toujours plus inquiétants : dans les Alpes, le réchauffement des températures, estimé entre 1,6°C et 2,2°C depuis 1950, s’est accéléré depuis la fin des années 80, entraînant la fonte des glaciers et la diminution de l’enneigement au sol – 25 jours de moins par an, en moyenne.
    Dans les stations, personne ne vous dira le contraire : au fil des saisons, l’hiver offre de moins en moins de neige. « Depuis 1990, la raréfaction de la neige est flagrante : nous n’en avons quasiment plus à Noël. Et l’an passé, on a dû aller chercher de la neige ailleurs pour assurer la saison », raconte Gérard Burnet, premier adjoint à la mairie de Vallorcine, petit village à 1200 mètres d’altitude niché du côté de Chamonix. Même son de cloche sur le plateau du Vercors, où l’on constate « l’augmentation de la fréquence des hivers sans neige », selon François Nougier, conseiller municipal de Lans-en-Vercors.

    51% des domaines menacés par le réchauffement

    À terme, ce sont toutes les stations de sports d’hiver de moyenne montagne, en-dessous de 1500 mètres d’altitude, qui sont fortement menacées. En 2009, la Direction départementale de l’équipement et de l’agriculture de Savoie estimait même que, dans le cas d’une hausse de la température de 2°C, seuls 49% des domaines existants en Haute-Savoie seraient encore considérés comme « fiables », du strict point de vue de l’enneigement naturel. En attendant, de premières stations comme Val Drôme ou Drouzet-le-Mont ont déjà dû abandonné leur activité d’hiver, mettant la clé sous les pistes.
    Dans leur course à l’or blanc, les stations de ski ont trouvé la parade : la « neige de culture » – préférée au terme de neige artificielle – que fabriquent les « enneigeurs » – les canons à neige – au bord des pistes. Apparues il y a moins de trente ans, ces infrastructures connaissent un développement très rapide : « Les premiers canons à neige sont arrivés après des hivers de très faible enneigement en 88, 89 et 92. Aujourd’hui, près de 7 000 hectares sur les 20 000 hectares de pistes dans les Alpes en sont équipés », rapporte Pierre Spandre, ingénieur de recherche à l’Irstea et au Centre d’études de la neige de Grenoble. Plus d’un tiers du domaine skiable alpin dépend donc de la neige artificielle. La quasi-totalité des stations possède au moins quelques canons à neige : « En 2014, sur 55 stations interrogées dans les Alpes, une seule n’était pas équipée », poursuit le chercheur.

    Le canon à neige, alpha et oméga du développement des stations

    Le processus est presque inexorable, à en croire Christian Reverbel, ancien directeur du service des pistes de l’Alpe d’Huez : « Aujourd’hui, la neige de culture est considérée comme un outil indispensable pour les stations de sport d’hiver. » Ce qui ne devait être initialement qu’une solution d’appoint face aux variabilités d’enneigement est ainsi devenu l’alpha et l’oméga des politiques de développement des stations, la solution pour réduire la « vulnérabilité à l’aléa climatique » : « Les études les plus récentes et l’amélioration des techniques confirment régulièrement la pertinence des stratégies déployées par les professionnels sur la neige de culture (…), une aide efficace à l’exploitation et à la garantie des emplois », énoncent Domaines skiables de France et l’Association nationale des maires des stations de montagne, dans un rapport conjoint. « La dynamique en faveur de la neige de culture est très forte. On estime que le taux d’équipement atteindra 45% en 2020 », confirme Pierre Spandre.
    Le développement de la neige artificielle a trouvé de nouveaux relais politiques à la tête des deux régions alpines : avec Laurent Wauquiez, président de la Région AURA (Auvergne-Rhône-Alpes), et Christian Estrosi, président de la Région PACA, avant d’en démissionner en mai dernier, les canons à neige ont pu compter sur des alliés de poids. Le premier a annoncé une aide de 50 millions d’euros pour la neige artificielle sur les six prochaines années, tandis que le second évalue au double son plan « smart mountains », pour redessiner les stations du futur.
    - Lire ici notre article sur l’écologie dans les régions passées à droite.
    Ces investissements régionaux entraînent également les départements, sur le modèle « 1 euro investi par la Région, 1 euro investi par le conseil départemental ». Réuni en congrès à Beaune (Côte-d’Or) début octobre, les domaines skiables français se félicitent d’« un peu moins de 30 millions d’euros de subventions (…) spécifiquement fléchés pour l’équipement en matériel d’enneigement artificiel sur la période 2016-2018 » en Auvergne-Rhône-Alpes.

    28 millions de m3 d’eau consommés chaque année...

    « C’est une dépense d’argent public colossale que l’on pourrait utiliser, au contraire, pour diversifier l’offre de notre station : le ski ne fait pas tout en montagne », regrette François Nougier. Dans sa station de Lans-en-Vercors, le projet visant à enneiger 20 hectares sur les 48 que compte la station (contre 6 hectares actuellement) sera opérationnel dès cet hiver. Coût de l’opération : 2,7 millions d’euros, pris en charge à 25% par la Région et 25% par le département de l’Isère, le reste étant financé par emprunt.
    Même à Vallorcines, petite station jusqu’alors vierge de tout canon à neige, l’appel d’air financier fait cogiter : « C’est vrai qu’on étudie la possibilité d’investir », reconnaît Gérard Burnet. Le projet fait pour l’heure face à un enjeu de taille : « Cela nécessite de études sur l’eau, qui n’ont pas encore été réalisées. On ne peut pas faire n’importe quoi : les sources sont à un niveau très bas, nous n’avons pas de nappe phréatique et nous avons connu des années à fort stress hydrique, avec très peu de pluies l’été et une neige qui disparaît peu à peu du glacier. Dans ce contexte, on est encore loin d’avoir de la neige artificielle à Vallorcines. »

    Soit l’équivalent de la consommation en eau de 540 000 habitants

    Les canons à neige se caractérisent par un coût financier conséquent – de 5 à 7 euros/m3 d’eau transformé en neige, « en tenant compte des coûts en eau et en électricité ainsi que de l’investissement général pour la construction du réseau d’eau, du système d’air comprimé, voire de la retenue collinaire si besoin, de la salle des machines... et de leur amortissement » précise Pierre Spandre. Ils impliquent également des prélèvements importants sur la ressource en eau.
    Le chiffre est aujourd’hui connu et admis par tous les interlocuteurs : un hectare de piste en neige artificielle consomme 4 000 m3 d’eau par an, l’équivalent d’une piscine olympique, produits par trois canons à neige. Soit à peu près 28 millions de m3 d’eau consommée chaque année par les enneigeurs. Soit ce que consomment en eau potable un demi-million de Français [1]. Cette eau ne se retrouve pas mécaniquement, une fois la neige fondue, dans le cycle naturel : « On estime à 30% le taux de perdition d’eau par sublimation [passage à l’état gazeux, ndlr] dès lors qu’on la transforme en neige artificielle », détaille Vincent Neirinck, co-directeur de Mountain Wilderness. Surtout, ce volume ne cesse d’augmenter : « La croissance observée est assez régulière, à raison d’1 million de m3 supplémentaires chaque année. Et encore, ce sont des chiffres établis avant le plan Wauquiez… », constate Thomas Guiblain, à la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna) en Isère.
    À mesure que le réchauffement climatique va diminuer l’enneigement, mais aussi le volume des ressources en eau disponibles, les canons à neige peuvent-ils devenir un facteur aggravant de stress hydrique ? « L’usage de l’eau en milieu alpin est multiple, rappelle Vincent Neyrinck. Il y a les usages domestiques, l’agriculture, l’hydroélectricité et la biodiversité, également : un étiage trop bas dans les rivières met en péril les milieux naturels. Il est indispensable de réfléchir à la préservation de cette ressource. »

    « Des stations ont dû fermer à cause de la rareté de l’eau »

    Le volume global de l’eau dans les Alpes, le « château d’eau de l’Europe », semble encore loin d’être menacé. « Les bassins hydroélectriques, qui mobilisent des volumes d’eau bien plus considérables, ont un impact beaucoup plus sensible sur les débits des cours d’eau en bassin versant, confirme Jacques Pulou, responsable du pôle eau à la Frapna régionale. Le problème, c’est la répartition de l’eau : à certains endroits, les canons à neige peuvent créer de vrais conflits d’usage. »
    Une approche qui est confirmée par Carmen de Jong, professeure en hydrologie à l’Université de Strasbourg : « On estime que les prélèvements de l’enneigement artificiel représentent 0,5% du cycle de l’eau total sur le bassin du Rhône. Mais c’est absurde de raisonner comme cela, car les problèmes se jouent essentiellement au niveau local, c’est à dire en altitude. »
    Les conflits d’usage, notamment avec la distribution d’eau potable, ne seraient pas rares à en croire la chercheuse, qui a travaillé sur la question pendant près de dix ans à l’université de Savoie : « À l’hiver 2017, il y a eu des mesures de restriction d’eau dans les Alpes, et en Suisse, des stations ont dû fermer leurs pistes à cause de la rareté de l’eau. Il y a eu près de 60 jours sans précipitation, on aurait également dû interdire les canons à neige dans certaines stations françaises. »

    Conflits d’usage avec l’eau potable

    La question de l’usage de la ressource a même été l’objet d’un véritable pugilat politique dans la station des Gets, épisode que raconte Élodie Magnier, hydrologue, dans un intéressant article publié en 2016 : « En pleine saison 2006-2007, le maire refuse la mise en fonctionnement des canons pour protéger les réserves d’eau potable et éviter tout risque de pénurie. Le directeur de la société d’exploitation des remontées mécaniques, opposé à cette décision pour le bon fonctionnement du domaine skiable, démissionne au cours de l’hiver. (…) Il y a donc bien eu ici une situation de conflit entre deux usages, l’usage pour l’alimentation en eau potable de la station, et l’usage pour la production de neige. »
    Plus récemment, c’est L’Alpe d’Huez, et son bon millier de canons à neige, qui a vu un projet immobilier ajourné pour cause de ressource en eau insuffisante : « La station est alimentée par le Lac Blanc ; il n’y a pas d’autre source. Or ce lac connaît des fuites naturelles. L’épuisement de ses ressources est rapide, et créé des situations très tendues autour des mois de février et de mars. Seuls 1000 lits supplémentaires ont été autorisés sur un projet qui en prévoyait 7000 au départ, le préfet estimant qu’il n’y avait pas assez d’eau », raconte Thomas Guiblain.
    Avec la plus longue piste d’Europe, la piste Sarenne et ses 16 kilomètres, équipée en 2014 de plusieurs dizaines de canons à neige tout au long du tracé malgré son altitude de départ à 3300 mètres, pas sûr que les conflits autour de la disponibilité en eau ne se règlent facilement, au cours des prochaines années.

    Des conséquences sanitaires et énergétiques

    Outre la question de la quantité, les canons à neige pourraient bien perturber également la qualité de l’eau sur les massifs. « La valeur du PH est modifiée par la neige artificielle, et il y a un manque d’oxygène par rapport à la neige naturelle, souligne Carmen De Jong. Elle favorise surtout la prolifération de différentes bactéries. » Il y a deux ans, la chercheuse avait dénoncé l’utilisation d’un additif, le Snomax, utilisé dans la neige artificielle, aux effets potentiellement dangereux pour la santé.
    Pis, avec la moitié des enneigeurs alimentés par des retenues collinaires construites spécialement pour la production de neige, il existe un risque de perturbation globale du fonctionnement hydrologique : « On stocke de l’eau qui aurait coulé autrement, avec tous les impacts que cela peut avoir sur les étiages des cours d’eau dans le bassin versant. Car c’est évidemment au moment où on en a le plus besoin, que la ressource devient la plus limitée », décrypte Jacques Pulou.
    Sans compter l’impact énergétique induit par le pompage destiné à recharger la retenue d’eau au cours de l’hiver – car on enneige évidemment plusieurs fois par saison : « Cela devrait représenter une consommation de 160 000 kWh, soit une augmentation de 40% de la consommation électrique de la station à Lans-en-Vercors, où la retenue en cours de construction doit pouvoir accueillir 26 000 m3, calcule François Nougier. Tout ça pour trois mois d’utilisation dans l’année, à un moment où l’on fait de grands discours pour ne pas gaspiller l’énergie. »

    « L’enneigement artificiel devrait être l’un des derniers usages »

    « Les canons à neige sont révélateurs de tous les dysfonctionnements de l’industrie du ski », estime Vincent Neyrinck. Notamment l’absence de loi de régulation et d’encadrement. « Il n’y a aucune réglementation, donc aucun contrôle ni suivi sur l’utilisation de l’eau », témoigne Carmen de Jong. « Dans une logique de marché, les coûts de fabrication de la neige artificielle sont pris en compte par les usagers, soit les skieurs, analyse Ricardo Petrella, économiste italien spécialisé sur les problématiques d’eau. Mais un autre coût n’est pas pris en compte, c’est la raréfaction de l’eau. L’enneigement artificiel devrait être l’un des derniers usages, dans un contexte de raréfaction hydrique. » Le chercheur en appelle à des régies collectives, participatives et les plus locales possible, pour gérer ce bien commun : « Cela doit impliquer tous les acteurs concernés et être coordonné par une structure publique : ce ne sont pas les acteurs privés qui sont les mieux placés pour protéger la ressource. »
    Considérée comme un palliatif à court-terme, la neige artificielle interroge en profondeur le modèle de développement des stations de sport d’hiver : « Quand on parle ski, les stations entendent "assurance-vie". Or on sait qu’il va devenir de plus en plus difficile de maintenir des stations en dessous de 1500 mètres. Il faut donc sortir de cette lorgnette à cinq ou dix ans. Une retenue collinaire, c’est tout de même 25 ans d’amortissement ! Est-ce que cela a encore un sens d’un point de vue climatique et économique ? », interroge Aurélie Campoy, secrétaire générale de la Commission locale de l’eau en Isère.
    Pour François Nougier, la réponse est toute trouvée : « Les canons à neige sont une rustine. On veut nous faire croire que le système actuel peut perdurer, alors qu’il faudrait repenser sa logique à long-terme. » Les canons à neige, ou le paradoxe de cette voiture qui va de moins en moins vite tout en consommant de plus en plus... En témoigne l’histoire récente de Saint-Pierre-de-Chartreuse : « La station était en déficit chronique et pour y faire face, elle a décidé d’investir dans des canons à neige : aujourd’hui, elle est sous tutelle de la préfecture. », raconte Pierre Mériaux, élu à la montagne à la ville de Grenoble. Mais avec le réchauffement climatique, la possibilité de produire de la neige de culture est elle-même mise en cause : outre la baisse des volumes d’eau disponible, la diminution des vagues de froid pourrait rendre l’utilisation des canons de plus en plus incertaine. Et laisser plusieurs collectivités face à de véritables gouffres financiers. Une autre allégorie, en somme : celle de l’arroseur arrosé.
    Barnabé Binctin

    Série « Eau et climat », en partenariat avec France Libertés


    Cet article est publié dans le cadre d’une série de reportages et d’enquêtes sur les enjeux de la gestion de l’eau et des sols dans le contexte du réchauffement climatique, réalisée avec le soutien de France Libertés - fondation Danielle Mitterrand. www.france-libertes.org
    À lire dans la même série :
    - Avec le « Grand Paris » et les JO, une vague de béton s’apprête à submerger l’Île-de-France
    - Climat, qualité de vie, inégalités : vers un « Grand Paris » des alternatives ?
    - Le delta du Danube, une immense « réserve de biosphère » menacée de destruction
    - Trois ans après la mort de Rémi Fraisse, l’urgence d’une agriculture qui ne gaspille plus les ressources en eau
    - En Cisjordanie, l’accès des palestiniens aux ressources en eau devient une question brûlante
    - En Pologne, un bras de fer s’engage pour sauver la dernière forêt primaire d’Europe de l’exploitation intensive

    jeudi 6 juillet 2017

    A 45, l'absurde doublement d'une autoroute

    Et aussi notre article sur la maison individuelle fille de l'&auto, arme des

    La maison individuelle fille de l'auto est une arme de destruction massive des terres agricoles et du climat



    http://lalongueurdelachaine.org/geographie



    N'en jetez plus, Septhane atomise le nucléaire !

    Observatoire du nucléaire - http://www.observatoire-du-nucleaire.org
    Revue de presse pluri-mensuelle


    Mars-Juin 2017




    Faillites nucléaires en série : Westinghouse, Areva, bientôt EDF

    Westinghouse (Toshiba) mobilise des avocats experts en faillite
    Reuters, 9 mars 2017 : http://bit.ly/2sMi6v1


    NuGen : la patate chaude du nucléaire britannique
    Batirama, 13 avril 2017 : http://bit.ly/2szbb57


    Augmentation de capital d'EDF : le coûteux sauvetage du nucléaire français
    La Tribune, 8 mars 2017 : http://bit.ly/2lD3TPg


    Pour EDF, tous les voyants sont au rouge
    Le Parisien, 18 mai 2017 : http://bit.ly/2ty765j



    Vous le savez depuis des années si vous lisez régulièrement notre revue de presse, l'industrie nucléaire mondiale est mourante, en déclin irréversible depuis 2001 : elle était alors à son sommet, produisant 17 % de l'électricité mondiale (ce qui n'était déjà pas si imposant), contre à peine 9 % aujourd'hui.
    Cette faible « part de marché » va continuer à baisser du fait de l'état de délabrement avancé de la grande majorité des réacteurs encore en service et de la quasi impossibilité de financer de nouveaux réacteurs… ou même d'arriver à les construire (cf les désastres des chantiers EPR).
    Cet état des lieux déprimant (pour les nucléocrates !) s'accompagne aujourd'hui de la chute des ex- »fleurons » de cette industrie malfaisante : après Areva, c'est l'entreprise historique du nucléaire des USA, Westinghouse, qui est en faillite. Et EDF suit de près
    Westinghouse, qui avait été racheté par Toshiba depuis quelques années, entraîne sa maison mère japonaise dans le gouffre (cf http://bit.ly/2txkM0O ), et pousse Engie à retirer ses billes du projet de construire des réacteurs en Grande-Bretagne, après avoir fait de même du projet (tout aussi fumeux) turc.


    Débandade atomique dans le monde

    La Suisse va sortir du nucléaire
    Le Point, 21 mai 2017 : http://bit.ly/2tCtoDU

    La Corée du Sud suspend la construction de deux réacteurs
    Reuters, 27 juin 2017 : http://reut.rs/2stBn62

    Afrique du Sud : revers judiciaire pour le futur programme nucléaire
    AFP, 26 avril 2017 : http://bit.ly/2twzFjW
    Pourquoi Engie renonce à la construction de nouvelles centrales nucléaires
    Le Monde, 8 avril 2017 : http://lemde.fr/2oiQkoc

    Suite de la déconfiture générale de l'industrie nucléaire mondiale. L'un après l'autre, les pays nucléarisés adoptent des plans de sortie définitive du nucléaire : les arguments éculés des nucléocrates (« ça va être la pénurie », « le prix de l'électricité va s'envoler », etc) ne trompant plus personne.
    C'est au tour de la Suisse de prendre cette voie de sagesse (pas assez vite, certes, mais c'est un autre débat). La Corée du Sud elle aussi, après élection d'un Président ouvertement antinucléaire, prends ce chemin et stoppe même les chantiers de deux réacteurs en construction, qui pourraient donc ne jamais être terminés.
    Quant au prétendu programme nucléaire de l'Afrique du Sud, maintes fois annoncé avec tambours et trompettes et toujours reporté à plus tard, il subit un nouveau revers, juridique cette fois.


    Cuve de l'EPR : l'ASN se ridiculise définitivement, la majorité des médias aussi

    EDF obtient un démarrage sous condition de l'EPR de Flamanville
    AFP, 28 juin 2017 : http://bit.ly/2szlFkR


    EPR de Flamanville: une décision inaudible de l’ASN
    Journal de l'environnement, 28 juin 2017 : http://bit.ly/2t40Ph1


    Nucléaire : le "récit" qui doit sauver l’honneur de l’ASN, la cuve du réacteur EPR
    Observatoire du nucléaire, 27 juin 2017 : http://bit.ly/2udaXmi



    Suite de l'incroyable affaire de la cuve mitée du réacteur EPR de Flamanville. Même si le verdict définitif doit être annoncé par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en octobre, le pot aux roses a été dévoilé fin juin après la réunion d'une trentaine d'experts : malgré ses graves faiblesses, la cuve pourra être utilisée par EDF. Fin de partie pour les zozos qui croyaient que l'ASN, si "compétente" et "intransigeante", allait prendre ses responsabilités.
    Pour détourner l'attention de l'opinion du caractère totalement irresponsable de cette décision, l'ASN a agité la problématique du couvercle de la dite cuve : ce dernier devra être changé « assez rapidement ». Mais comme il faut 7 ans pour faire fabriquer ce nouveau couvercle, EDF obtient donc le droit d'utiliser l'ancien … pendant 7 ans. Une vraie mascarade.
    Une fois de plus, une remarquable analyse de la situation a été publiée par… l'Observatoire du nucléaire. C'est en effet un véritable « récit » (ou une « légende ») qui a été construit pour "légitimer" la décision (pourtant insensée) de l'ASN.
    Hélas, la majorité des médias reprend sans réfléchir les éléments de ce « récit » :
    - ce serait l'ASN qui aurait découvert les faiblesses de la cuve de l'EPR . Faux : c'est Areva qui a « craché le morceau » ;
    - l'ASN aurait été trompée par EDF et Areva. Faux : elle avait toutes les infos depuis des années et a commis une faute majeure en autorisant en décembre 2013 EDF à installer la cuve ;
    - l'ASN aurait « prouvé son indépendance » en saisissant la justice. Faux : c'est l'Observatoire du nucléaire qui a porté plainte en mai 2016 (cf AFP http://bit.ly/2tkgRn3 ), l'ASN suivant 6 mois plus tard pour essayer de se placer du côté des accusateurs alors qu'elle fait partie des coupables !
    Nous vous invitons à relire ce décryptage lumineux de l'Observatoire du nucléaire : http://bit.ly/2udaXmi


    Cuve de l'EPR : l'ASN coupable

    Les nouvelles révélations sur la cuve de l'EPR confirment les lourdes fautes de l’ASN
    Observatoire du nucléaire, 31 mars 2017 : http://bit.ly/2t3CdEY


    Révélations de Radio-France
    Radio-France, 31 mars 2017 : http://bit.ly/2nRLfmG

    Autorité de sûreté nucléaire : grands enjeux, petits moyens
    Le Monde, 26 juin 2017 : http://lemde.fr/2sHGUUP

    Avant même la mascarade de ce mois de juin, l'Observatoire du nucléaire avait annoncé la couleur et mis sur la table la culpabilité de l'ASN, ses accusations étant confortées par l'enquête de S Tronchet pour Radio-France. A contrario, un des « chiens de garde » du nucléaire dans les médias, M. Bezat (Le Monde), tente une nouvelle diversion sur le thème « l'ASN est compétente et indépendante, par contre elle manque de moyens et il faut la renforcer ». Ces gens là croient encore qu'ils vont sauver l'industrie atomique en continuant à raconter des salades (radioactives). La méthode du bon vieil Emile Coué peut probablement vous aider à surmonter un gros rhume, mais elle ne sauvera pas le nucléaire.


    EPR trop cher

    Le nouveau solaire deux fois moins cher que l'EPR
    Le Figaro, 8 mars 2017 : http://bit.ly/2msEV3B


    Il a assurément été bien difficile pour M. De Mounicot, promoteur inlassable du nucléaire dans les colonnes du Figaro, d'écrire cet article qui explique que l'électricité solaire est désormais deux fois moins chère que celle qui doit sortir de l'EPR (si jamais ce dernier entre un jour en service). Il a tant de fois été écrit que le nucléaire était l'énergie "la moins chère". Tôt ou tard il n'est plus possible de raconter n'importe quoi .


    EPR en retard, Fessenheim en carafe

    Fermeture de Fessenheim: l'Etat accède à une demande d'EDF
    AFP, 24 mars 2017 : http://bit.ly/2tCarkJ


    Rejet de la fermeture de Fessenheim : M. Hollande a offert juste avant les 2 décrets espérés par EDF
    Observatoire du nucléaire, 6 avril 2017 : http://bit.ly/2tzWaUF


    Recours contre le décret de création du réacteur nucléaire EPR de Flamanville
    Observatoire du nucléaire, 1er mai 2017 : http://bit.ly/2ty9f0M



    C'est déjà presque oublié mais le dénommé François Hollande, supposé Présidente de la République, avait promis de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim. Au lieu d'imposer sa décision, au besoin en menaçant de ne pas accorder à EDF les 3 ans de « rab » demandés pour finir l'EPR, sans oublier un autre décret espéré par EDF concernant la centrale de Paluel (Seine-Maritime), il a d'abord offert ces autorisations avant de dire au PDG d'EDF « Bon, maintenant que je vous ais accordé toute ce que vous vouliez, il faudrait fermer Fessenheim ».
    Évidemment, les dirigeants d'EDF se tordent de rire devant tant de nullité et de faiblesse, et laissent Fessenheim en service… du moins lorsque les réacteurs sont en capacité de fonctionner : le réacteur 2 est à l'arrêt en continu depuis plus d'un an, le réacteur 1 fonctionne tant bien que mal de temps en temps, mais la centrale est globalement inactive et inutile.
    Avec d'autres association dont Greenpeace, l'Observatoire du nucléaire a déposé un recours contre le décret offrant à EDF 3 ans de plus pour terminer l'EPR. A suivre...


    EPR malhonnête, Bouygues se gondole

    Travail au noir sur le chantier de l’EPR : Bouygues condamné à 29 950 euros d'amende
    France-info, 20 mars 2017 : http://bit.ly/2tcluOA


    Vous savez certainement que EDF et Bouygues se sont affranchis de la plupart des règles sur le chantier de l'EPR, mettant délibérément en danger les travailleurs (deux morts à ce jour) et utilisant impunément des travailleurs non déclarés. Impunément ou presque : pris la main dans le sac, les bandits de Bouygues s'en sortent avec une amende dérisoire de 29 950 euros : le tribunal a pris bien soin de rester en dessous des 30 000 euros afin que Bouygues ne soit pas exclu des marché publics : on ne se passe pas d'un partenaire aussi fiable !


    EPR, mirage britannique

    EDF coule le premier béton de l’EPR d’Hinkley Point
    Usine nouvelle, 31 mars 2017 : http://bit.ly/2tdfPHN


    Les inquiétudes montent autour des EPR anglais
    Les Echos, 24 juin 2017 : http://bit.ly/2tcYtL4

    Les réacteurs EPR annoncés en Grande-Bretagne ne seront pas construits
    Observatoire du nucléaire, rappel juillet 2016 : http://bit.ly/2a44xzx


    Déconsidérés, ridiculisés, les dirigeants d'EDF continuent invariablement à se croire capables de construire deux EPR en Grande-Bretagne. Pour mémoire, ce ne sont pas les Britanniques qui veulent des EPR, comme on essaie de nous le faire croire : EDF a d'abord racheté British energy avant de lui faire passer commande : c'est donc EDF qui achète deux EPR à EDF (tout ça avec notre argent) !
    L'Usine nouvelle, rude concurrent des Echos pour promouvoir aveuglément l'atome, publie même une vidéo du « premier béton » de ce chantier. Il est en effet exact qu' EDF a commencé les travaux préparatoires, mais pas les réacteurs à proprement parler puisque le projet n'est toujours pas bouclé ni financé.
    D'ailleurs, la Cour des comptes britannique alerte sur l'hérésie de ce projet qui va ruiner la Grande-Bretagne (en plus de ruiner définitivement EDF). L'Observatoire du nucléaire maintient son pronostic annoncé invariablement depuis plusieurs années : ces réacteurs ne seront jamais construits ou, au pire, jamais terminés.


    ITER aussi !


    ITER, mensonges, niaiseries … et fiasco inéluctable

    Can-Sud-Est, 11 avril 2017 : http://bit.ly/2sduFwS


    L'EPR nous fait tellement rire (en attendant de pleurer en découvrant les factures incommensurables que nous, citoyens ordinaires, allons de voir assumer) qu'on en oublierai presque une autre mascarade, celle du prétendu « réacteur de fusion nucléaire », le dénommé ITER.
    Merci à notre ami Antoine, de la Coordination antinucléaire du Sud-est, de faire de temps en temps le point sur ce chantier commencé en 2007, qui est d'ores et déjà une échec cuisant sur le plan scientifique et qui ne cesse de creuser son déficit (le coût est déjà passé de 5 à 20 milliards, en attendant la suite !)
    Pour mémoire, pour avoir la « chance » d'accueillir ce projet si « prestigieux », la France et son Président de l'époque, Jacques Chirac, avaient accordé des compensations ruineuses au concurrent japonais et s'étaient engagés à couvrir d'innombrables dépenses complémentaires qui se chiffrent au total en milliards.
    Tôt ou tard, il faudra bien qu'un « responsable » politique s'adresse aux Français pour reconnaître l'échec total du projet et rendre publiques les factures à acquitter. Macron le technophile aura-t-il ce courage ? Assurément pas : il lui suffira de laisser ce scandale perdurer 5 ou 10 ans de plus et de léguer à son successeur le soin d'annoncer le désastre...


    Niger : un étrange « uraniumgate »

    «Uraniumgate» au Niger: une commission parlementaire va enquêter
    RFI, 17 mars 2017 : http://bit.ly/2ssX6ed

    Niger : où est passé l’argent de l’« uraniumgate » ?
    Le Monde, 7 avril 2017 : http://lemde.fr/2ubzVSU

    L' « Économie circulaire » est à la mode, mais elle est parfois mise curieusement en application, voyez un peu : en 2011, Areva vend 5 millions de livres d'uranium à une société russe qui les revend à une société libanaise qui les revend à la société nigérienne Sopamin, qui les revend à son tour à Areva. Au passage, au moins 18 millions d'euros se sont évanouis. Pour mémoire, Anne Lauvergeon a été mise à la porte d'Areva en juin 2011, il serait fort étonnant qu'elle n'ait pas trempé dans ce nouveau scandale (elle est aussi au coeur de l'affaire de corruption Uramin), on ne prête qu'aux riches…


    Les bêtises de l'Institut (Montaigne) Menteur

    Le calcul (très) erroné de l’Institut Montaigne
    Décrypter l'énergie, 17 mars 2017 : http://bit.ly/2tcJdOF


    En France, sortir du nucléaire coûterait cher, y rester aussi
    Le Monde, 15 mars 2017 : http://lemde.fr/2neGDqh



    L'Institut qui a osé s'appeler Montaigne, salissant le nom de l'illustre personnage, est un think tank de propagande ultra-libérale créé par Claude Bébéar, président d’honneur du groupe d’assurances Axa. La mission de cette officine est de mentir, tromper, désinformer, et en particulier concernant le nucléaire.
    C'est ainsi qu'elle s'est amusée à publier un « rapport » annonçant que la sortie du nucléaire coûterait des sommes astronomiques, ineptie relayée mécaniquement par de nombreux médias. Il a fallu que Le Monde rappelle que rester dans le nucléaire coûterait au moins aussi cher, pendant que « Décrypter l'énergie » mettait en lumière les bidouillages des calculs de l'Institut Menteur.



    Fukushima : toujours pire

    Des sangliers radioactifs envahissent les alentours de Fukushima
    Nouvelobs, 10 mars 2017 : http://bit.ly/2shgfep


    Fukushima: «Pour nous, il n’y aura jamais de fin»
    Blog médiapart, 10 mars 2017 : http://bit.ly/2n9QC0O


    Démanteler Fukushima, une facture à 187 milliards
    La Tribune de Genève, 10 mars 2017 : http://bit.ly/2syvKib


    Jeux Olympiques 2020: des épreuves de baseball à Fukushima !
    La Tribune de Genève, 17 mars 2017 : http://bit.ly/2tBxSul


    La situation à Fukushima et Tchernobyl n'est généralement évoquée par les médias qu'aux dates « anniversaires » (respectivement 11 mars et 26 avril), c'est donc en mars que l'on a appris que les alentours de Fukushima sont envahis de sangliers radioactifs, compromettant (bien heureusement) les manoeuvres du pouvoir pour faire revenir en zone contaminée les populations évacuées depuis 2011.
    La facture de la catastrophe ne cesse d'être réévaluée et atteint des sommes improbables, à ce jour 187 milliards. Imaginez tout ce que l'on aurait pu faire au Japon avec ces sommes gigantesques mais le lobby nucléaire veille : sa mission est de gâcher la vie des humains, il tentera de la mener jusqu'au bout !
    Mais que le bon peuple se réjouisse, les Jeux olympiques de 2020 se profilent au Japon et, quelle belle idée, des épreuves auront lieu à Fukushima ! Après tout, il y a une vraie logique à mêler le nucléaire et la mafia du Comité internationale olympique et de ses sponsors (« parrains » est d'ailleurs le terme le mieux adapté).


    Catastrophe en cours et à venir

    A Tchernobyl, « il faut agir avant qu’il ne soit trop tard »
    Le Monde, 25 avril 2017 : http://lemde.fr/2tCeAVz

    Etats-Unis : le risque d'incendie des déchets nucléaires inquiète les experts
    Sciences et avenir, 1er juin 2017 : http://bit.ly/2stBEpt


    La Hague, un cimetière radioactif de plus en plus dangereux
    Reporterre, 16 mai 2017 : http://bit.ly/2re2xMQ



    Autour de Tchernobyl, 31 ans après le début du désastre, des millions de gens vivent encore dans les zones contaminées mais, on nous l'a assez raconté, la situation de la centrale accidentée est enfin « sécurisée » grâce au nouveau sarcophage mis en place par les amis de l'environnement que sont Bouygues et Vinci.
    En réalité, Le Monde nous apprend qu'il y a urgence à agir sous ce nouveau sarcophage, à savoir démanteler l'ancien et, surtout, s'attaquer enfin au magma du coeur qui est entré en fusion en 1986. Qu'on se le dise : les catastrophes nucléaires ne finissent jamais.
    Pas de quoi inquiéter les autorités des USA alors que, dans Sciences et avenir, Damien Desbordes évoque les dangers extrêmes que font courir les stockages des combustible usés (ultra-radioactifs) dans des piscines extrêmement vulnérables près des centrales américaines..
    En France, où les « élites » ont toujours des idées géniales, les matières les plus radioactives sont concentrées à La Hague (Manche), pour être sûr qu'un accident nucléaire, de moins en moins improbable, serait le dernier : l'Europe entière devrait être évacuée.


    Résistances !

    À Bure, les antinucléaire sur le pied de guerre
    Le Figaro, 17 mai 2017 : http://bit.ly/2uw5nuD


    Les anti-Bure menacent de bloquer le Tour de France
    Est Républicain, 28 juin 2017 : http://bit.ly/2stsiKo


    Creuse : le maire et les habitants empêchent Areva de déposer ses déchets miniers
    La Montagne, 20 mars 2017 : http://bit.ly/2tcpCOf



    Ici où la, malgré le poids du lobby nucléaire et le fatalisme de la majorité de la population (qui se contente de « toucher du bois », comme si cela allait changer le cours des choses!), de courageux humains se lèvent pour tenter d'empêcher l'industrie de l'atome de commettre de nouvelles exactions.
    Dans l'Est, près du site de Bure où les fous veulent enfouir des quantités insensées de matières ultra radioactives, des résistants envisagent même de perturber le passage du Tour de France. « Sacrilège ! » s'écrient les bonnes âmes, peu importe que nous soyons tous irradiés, l'essentiel n'est-il pas que le spectacle continue ?





    Rendez vous fin septembre pour la revue de presse estivale (juillet, août, septembre)